Prévention de l’insuffisance rénale aiguë grâce aux acides aminés?

La fonction rénale d’un individu n’est pas constante. Lors d’un jeûne ou d’un régime pauvre en protéines, la circulation sanguine dans les reins et la fonction rénale sont plus faibles qu’après un régime riche en protéines ou une perfusion intraveineuse d’acides aminés. Ces mesures permettent-elles dès lors de réduire ou d’éviter une atteinte rénale chez les patients présentant un risque d’insuffisance rénale aiguë (AKI)?

Dans une étude pilote de petite ampleur, des patients en soins intensifs ayant une AKI précoce ont reçu en 2007 une alimentation parentérale avec soit 75 g soit 150 g d’acides aminés par jour par voie intraveineuse. Chez les patients ayant reçu la dose la plus élevée d’acides aminés, on a observé une augmentation plus faible de la créatinine, une diurèse supérieure, un bilan liquidien moins positif et un usage moindre de diurétiques.

Dans l’essai NEPHRO-PROTECTIVE de 2015, 474 patients en soins intensifs ont été randomisés soit dans un groupe recevant une alimentation standard soit dans un groupe recevant en complément 1 g/kg/jour d’acides aminés par voie intraveineuse. Le critère d’évaluation primaire, «durée du dysfonctionnement rénal», n’a pas été atteint. Toutefois, la fonction rénale pendant les premiers jours et la production d’urine étaient significativement améliorées.