Pouvons-nous renoncer au bouche-à-bouche dans réanimation de base?

Lors d’un décès cardiaque soudain, une réanimation commencée rapidement pour raccourcir la durée d’arrêt circulatoire et d’hypoxie joue un rôle crucial. Une importance particulière revient donc à l’assistance prodiguée par les personnes présentes sur les lieux. Malheureusement, le pourcentage des personnes recevant ainsi une aide rapide est beaucoup trop faible. Les raisons en sont insuffisamment étudiées: le bouche-à-bouche pourrait constituer un obstacle devant lequel les non-professionnels reculent. Il est d’une part l’aspect le plus complexe de la réanimation et la partie la plus difficile à apprendre, et peut d’autre part rebuter sur le plan esthétique et émotionnel. Pour la plupart des gens, il s’agit tout simplement d’une tâche associée à un dégoût insurmontable. La ques­tion est de savoir si le bouche-à-bouche est l’obstacle majeur d’une réanimation par des non-professionnels et s’il serait par conséquent judicieux de l’éliminer des directives de premiers secours.

Il est largement reconnu qu’un arrêt cardiaque primaire n’exige pas de respiration externe (environ) dans les 5 premières minutes, étant donné que le corps contient encore assez d’oxygène. Dans d’autres situations telles qu’une paralysie respiratoire centrale, une noyade ou un traumatisme, l’assistance respiratoire peut toutefois jouer un rôle essentiel.