La protection pulmonaire entre dans la prochaine phase:

Cela fait 15 ans qu'un avantage de survie associé à la réduction du volume tidal a été démontré dans le cadre de l'étude de l'ARDS Network. L'association d'une pression réduite en fin d'expiration, d'un faible volume tidal et d'une pression expiratoire positive accrue en fin d'expiration caractérise le concept de la «ventilation protectrice des poumons». Ce concept est toujours considéré comme une condition sine qua non dans le domaine de la ventilation médicale. Une «exigence absolue» du volume tidal en tant que facteur déterminant le plus important de la protection pulmonaire, a de plus en plus été mise en question ces dernières années. Le concept rigide de 6 ml par kg de «poids corporel idéal» n'est applicable que lors de poumons fonctionnels et en large mesure en contact avec l'air.

Dans le cas d'une insuffisance pulmonaire aiguë, l'imagerie révèle des zones de tissu pulmonaire effondrées pouvant avoir dans le SDRA aigu une telle étendue qu'il ne reste plus que de faibles quantités de parenchyme fonctionnel. Dans un tel cas, un volume tidal conformément aux recommandations de l'ARDS Network peut endommager le tissu pulmonaire restant. Il était logique de vérifier ce protocole strict de 6 ml s'appuyant sur un chiffre absolu et d'introduire un aspect dynamique.