L‘alarme qui vient du bras:

Une insuffisance rénale aiguë (IRA) est un problème fréquent à la suite d’interventions de chirurgie cardiaque. Même une faible augmentation du taux sérique de créatinine en phase aiguë après l’intervention est associée à une morbi-mortalité accrue. À part cela, l’IRA débouche souvent sur une maladie rénale chronique ou accélère la progression vers une défaillance rénale exigeant une dialyse. On suppose qu’elle est due à une destruction ischémique de cellules épithéliales des tubules. Il n’existe à ce jour aucune mesure préventive efficace.

On sait cependant que la survenue d’une légère lésion rénale avant un accident ischémique sévère peut protéger jusqu’à 12 semaines. On suppose que le mécanisme consiste en une «réaction d’alarme» endothéliale, neuronale ou humorale qui déclenche une réactivité vasculaire modifiée conduisant ensuite à une protection contre l’ischémie. Comme cette fonction protectrice s’installe par l’intermédiaire de substances sanguines (encore non identifiées), l’effet semble se transmettre aussi dans des tissus éloignés l’un de l’autre. Ce phénomène est appelé «préconditionnement ischémique à distance» (remote-ischemic preconditioning, RIPC). On peut l’interpréter comme une «réaction d’alarme» du bras qui «avertit» les cellules des tubules rénaux. Ainsi, des mécanismes protecteurs sont mis en place et contribuent à la prévention de l’IRA.