Sous observation:

Les patients «jaunes» ne sont pas rares aux soins intensifs. Ce symptôme est présent chez environ un dixième de tous les patients en l'espace de 48 heures. Une hyperbilirubinémie est un facteur de risque de mortalité accrue. Sachant qu'une infection extra-hépatique est identifiée en tant que cause dans un cinquième des cas d'apparition d'ictère, il faut supposer qu'une septicémie est plus souvent accompagnée d'une dysfonction hépatique que supposé. Dans la pratique quotidienne, cela ne se devient apparent qu'au cours de l'évolution: on observe d'abord un ictère, puis par la suite une réduction des facteurs de coagulation.

On ne dispose à ce jour d'aucune mesure thérapeutique spécifique pour le traitement d'une dysfonction hépatique associée à une septicémie. Il n'existe aucune option à part les mesures générales telles qu'un traitement médicamenteux hépatoprotecteur ou une substitution en paramètres de synthèse. Si la fonction hépatique continue à se détériorer, on est très rapidement confronté à un état menaçant la vie. Il est donc très important d'établir le diagnostic à temps et de prendre en conséquence les mesures ciblées qui s'imposent pour un traitement efficace. Des essais sur des cultures de cellules ainsi que des expérimentations cliniques sur des rats ont permis de mettre en évidence des mécanismes d'une dysfonction hépatique due à la septicémie qui remettent les points de vue actuels en question. Les altérations observées concernent non seulement la biotransformation hépatique, mais aussi le transport hépato-biliaire. La sévérité de ces perturbations corrèle avec le risque de mortalité. Sur le plan fonctionnel, on observe une réduction de la dégradation des métabolites physiologiques et une réduction de l'excrétion des substances étrangères. Il en résulte une accumulation de métabolites naturels tels que p.ex. la bilirubine.