L'autopsie virtuelle est-elle une alternative à la vraie?

En comparaison avec le passé, les autopsies effectuées hors du domaine forensique en cas de cause de décès non entièrement clarifiée sont de plus en plus rares. Plusieurs raisons sont avancées pour ce développement: la situation financière, les demandes plus rares par les médecins, entre autres parce que l'autopsie pourrait révéler l'une ou l'autre erreur de traitement ou parce que la famille du défunt s'oppose à une autopsie. Pour le médecin qui traite des patients, l'autopsie est devenue un instrument important pour obtenir des informations physiopathologiques complémentaires sur l'évolution de la maladie. Des méthodes modernes d'imagerie médicale telles que la tomodensitométrie et l'imagerie par résonance magnétique, avec la possibilité d'une reconstruction tridimensionnelle, offrent une alternative éventuelle à l'autopsie. Cette approche favorise la formation continue et peut être considérée comme une mesure d'assurance de la qualité.

Ceci a été observé dans le cadre d'une étude portant sur plusieurs centaines de patients pour lesquels les constats du radiologue ont précédé l'autopsie. Le radiologue ne connaissait donc pas les résultats de l'autopsie au moment de son appréciation des cas. L'autopsie virtuelle a confirmé 88% des diagnostics cliniques. L'autopsie classique en a confirmé 93% et a manqué un diagnostic important dans 13% des cas. L'autopsie virtuelle a manqué dans un cinquième des cas des diagnostics tels qu'infarctus du myocarde, carcinome, embolie pumonaire ou thrombose veineuse profonde des membres inférieurs. D'un point de vue méthodologique, la tomodensitométrie semble offrir clairement un avantage chez les victimes d'un traumatisme: elle permet de visualiser de façon fiable la présence d'air, de fractures ou de corps étrangers. Deux tiers des fractures restent inaperçues dans le cadre de l'autopsie classique.